Samedi, le gouvernement des Émirats arabes unis (EAU) a approuvé une liste détaillée de 83 organisations classées comme terroristes, selon ce que rapporte la WAM Emirates News Agency. Cette liste comprend divers groupes affiliés à Al-Qaïda ainsi que l'État islamique.
Les Émirats considèrent également comme organisations terroristes les Frères Musulmans et certaines de ses filiales dans le monde, notamment le Council on American-Islamic Relations (CAIR) et la Muslim American Society (MAS).
Cette démarche des Émirats fait suite à la décision prise au printemps dernier de suivre la résolution de l'Arabie Saoudite de classer comme terroriste l'organisation basée en Égypte des Frères Musulmans. Des documents du ministère américain des Affaires étrangères que l'Investigative Project on Terrorism a pu se procurer, montrent que des représentants du CAIR s'étaient rendus aux Émirats arabes unis pour financer des missions.
Buzzfeed rapporte que le CAIR demande aux Émirats de reconsidérer leur décision en disant que « sa ligne de conduite est à l'opposé de celle des extrémistes violents. »
Dans une déclaration, le CAIR a dit qu'il se consacrait, à l'instar de la Muslim American Society (MAS), à « la promotion pacifique des droits civils et démocratiques et… l'opposition au terrorisme quels qu'en soient l'époque, le lieu et les auteurs. »
Cependant la police du FBI a, depuis 2008, interdit de communiquer avec le CAIR en dehors d'enquêtes criminelles. Cette décision était motivée par les preuves révélées lors d'un procès pour financement du terrorisme qui s'était tenu à Dallas et avait rangé le CAIR et ses fondateurs dans un réseau de soutien au Hamas lié aux Frères Musulmans et dénommé Palestine Committee. En 2009, le directeur adjoint du FBI, Richard Powers, écrivait : « Tant que nous verrons qu'il subsiste un lien entre le CAIR ou ses responsables et le Hamas, le FBI ne considérera pas le CAIR comme un partenaire de liaison convenable. »
La Muslim American Society (MAS) fait également office de section des Frères Musulmans en Amérique. En 2004, un reportage du Chicago Tribune décrit la façon dont la MAS est devenue le bras des Frères Musulmans en Amérique après un débat sur l'opportunité de rester ou non dans la clandestinité. Dans un témoignage datant de 2012, Abdurahman Alamoudi, qui fut l'activiste islamiste le plus influent du pays sur le plan politique, a déclaré que le lien entre la MAS et les Frères était bien connu dans les cercles islamistes.
Quant au CAIR, il a pour habitude de répondre aux critiques et aux questions sur ses liens avec un réseau de soutien au Hamas créé par les Frères Musulmans, en brandissant l'accusation « d'islamophobie ».
Cette fois-ci, ils devront se montrer plus créatifs.