Le jeune garçon se tient debout, au milieu d'une foule, sur un terrain qui semble plutôt fait pour les matchs de foot. C'est apparemment un tout jeune ado, dont le visage est enduit de peinture de camouflage noir. Il explique ce qu'il est en train d'apprendre dans un camp du Hamas pour jeunes garçons à Gaza.
« Je me suis engagé pour combattre l'ennemi sioniste », dit-il, « et pour libérer la Palestine, la terre de nos ancêtres. Nous ne laisserons pas notre terre aux mains des juifs ».
Ce jeune garçon fait partie de la « Children's Army of Hamas » [l'Armée d'enfants du Hamas], titre donné par le Center for Near East Policy Research (CNEPR, Centre de recherche pour la politique au Proche-Orient), basé en Israël, à un documentaire qui sera diffusé aujourd'hui lors d'un forum des Nations unies à Genève dans le but de prouver que le Hamas, en entraînant des enfants soldats, viole les conventions internationales, selon un reportage de Fox News.
L'endoctrinement d'enfants par le Hamas, dès leur plus jeune âge, est bien connu. Il y a trois semaines, le CNEPR a envoyé une équipe de tournage à Gaza pour filmer des séances d'entraînement et d'endoctrinement caractérisées par le maniement de fusils d'assaut, de roquettes, d'armement anti-aérien et par les harangues de dirigeants du Hamas. L'extrait de la vidéo qui montre des séances d'entraînement accompagnées des justifications sans équivoque de responsables du Hamas, laisse peu de place à l'interprétation.
« Prenez garde ! », déclare le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans un discours prononcé lors de la fin du camp. « Juifs, prenez garde ! Cette génération ne craint pas de vous affronter là où vous vous rassemblez. Cette génération est celle des pierres ! Cette génération est celle des missiles ! Cette génération est celle des tunnels ! Cette génération est celle des kamikazes ! »
L'Union européenne a annoncé son intention de faire appel de la décision rendue en décembre par la Justice européenne de retirer le Hamas de la liste des organisations terroristes. Selon le CNEPR, certains responsables de l'UE souhaiteraient que le Hamas ne figure pas sur cette liste. Le documentaire montre également la relation étroite qui existe, à Gaza, entre le Hamas et l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
D'après le documentaire, le Hamas a entraîné 17.000 adolescents en provenance de camps de réfugiés administrés par l'UNRWA. Au regard de la convention des Nations unies pour les droits de l'enfant, cela « représente une violation manifeste des droits humains ».
« La relation qui existe entre le Hamas et l'UNRWA est bonne, très bonne », selon le ministre des Affaires religieuses du Hamas, Ismaïl Radwan.
Le documentaire montre l'entraînement d'enfants par les terroristes du Hamas, ainsi que des interviews de dirigeants de l'organisation qui discréditent certains discours tenus par les apologistes du Hamas. Plus important encore, deux parlementaires du Hamas disent clairement que la charte de nature antisémite adoptée par l'organisation en 1988 continue à nourrir leurs objectifs.
Cette charte se réfère aux versets coraniques justifiant le meurtre des juifs et la destruction d'Israël. Selon le préambule de la charte, « Israël existe et continuera à exister jusqu'à ce que l'islam l'abroge comme il a abrogé ce qui l'a précédé ».
Les apologistes du Hamas ont tenté d'affirmer que ce document n'était plus d'application.
Or dans le documentaire, le ministre du Hamas pour les Affaires religieuses, Radwan, souligne l'importance de l'endoctrinement des enfants au moyen des principes fondamentaux de la charte, appelant au djihad violent permanent contre les Israéliens et les juifs.
« La charte du Hamas fait partie de notre programme d'enseignement… la charte résume l'essence de notre combat et renferme les principes qui conduiront à notre libération. »
Cheikh Ahmed Salama, membre du parlement du Hamas, a rappelé avec force l'importance de la charte en déclarant :
« La charte est notre principe et celui-ci n'a pas changé. Le Hamas a décidé que la lutte armée est le moyen principal pour libérer notre terre. »
Insistant sur la résolution prise par l'organisation de détruire Israël, un autre parlementaire du Hamas, Yahya Moussa, a confirmé que l'organisation terroriste continue à préparer de futurs affrontements avec Israël après chaque guerre, dans le but d'éradiquer l'État juif.
« Tout compromis n'est qu'un cessez-le-feu de courte durée. Après chaque guerre, nous nous préparons à la guerre suivante jusqu'à ce que la conquête soit achevée », explique Moussa.
Israël s'est retiré de la Bande de Gaza en 2005. Le Hamas a pris le contrôle du territoire en 2007 à la suite d'un coup d'État qui a chassé le Fatah. L'organisation terroriste ne fait aucune différence entre les Territoires palestiniens – c'est-à-dire la Cisjordanie et Gaza – et Israël dans ses frontières d'avant 1967. Dans ce contexte, c'est l'ensemble du territoire israélien qui constitue la « terre occupée » que le Hamas cherche à « libérer ».
Le vice-ministre des Affaires étrangères, Ghazi Hamad, a confirmé que le Hamas conditionne la société palestinienne dans l'exaltation des attentats terroristes, et a reconnu que le groupe terroriste cherche à « mettre en place une culture militante au sein de la société palestinienne ».
La campagne d'endoctrinement se révèle extrêmement efficace si l'on en juge d'après le documentaire où l'on voit de nombreux participants s'engager avec passion dans les camps d'entraînement en vue de participer aux attaques violentes visant les Israéliens et les juifs.
« C'est la lutte armée qui est la seule façon de libérer la Palestine, pas les négociations », expliquait un jeune lors d'un camp d'entraînement.
Le CNEPR est un institut dédié à la recherche et à l'étude en vue d'apporter de nouvelles approches sur le conflit israélo-arabe et sur la situation déplorable des Palestiniens dans les camps de réfugiés administrés par l'UNRWA. Le film est destiné à démontrer clairement l'engagement continuel du Hamas pour la lutte violente contre l'État juif, l'objectif étant de dissuader l'UE de retirer le Hamas de la liste des organisations terroristes.
Le camp d'entraînement terroriste pour jeunes décrit dans le documentaire est devenu un aspect familier de la domination du Hamas à Gaza, où des milliers d'adolescents s'entraînent au maniement de Kalachnikovs et d'explosifs.
Traditionnellement le Hamas exalte les terroristes de façon systématique et encourage les attentats futurs en incitant les jeunes Palestiniens, par la voie de l'endoctrinement, à adopter le djihad violent et à commettre des attentats suicides. Dans le passé, le Hamas avait diffusé un programme de rentrée scolaire appelé « le Doué » et dont le narrateur était un enfant disant : « nous revêtirons la cuirasse du sacrifice et nous suivrons le sentier des martyrs. »
Pour voir ce documentaire (« Children's Army of Hamas ») sur les enfants soldats du Hamas, cliquez ici.