Cette semaine, plusieurs organes de presse israéliens, notamment le Jerusalem Post, Arutz Sheva, Al-Monitor et le Times of Israel, se sont fait l'écho de détails récemment déclassés concernant l'attaque surprise de grande envergure que le Hamas projetait de lancer durant la première semaine de la guerre à Gaza, l'été dernier, au moyen de son réseau de tunnels souterrains construits en territoire israélien. Si le complot, révélé par la radio de l'armée, avait réussi, un grand nombre de civils israéliens aurait été massacré et capturé.
Selon les différentes sources, le Hamas avait l'intention d'emmener les civils israéliens capturés dans des caches souterraines pour les utiliser ensuite comme monnaie d'échange pour la libération de terroristes du Hamas emprisonnés par Israël. Ce plan rappelle trait pour trait celui utilisé par le Hamas en 2006 pour presser Israël de libérer 1000 terroristes en échange de Gilad Shalit, le soldat israélien enlevé par le Hamas.
Le complot soigneusement répété par le Hamas consistait à envoyer une armée de terroristes bien entraînés et revêtus de l'uniforme de l'armée israélienne à travers un labyrinthe de tunnels creusés secrètement par le Hamas sous le territoire israélien et débouchant non loin du kibboutz de Kerem Shalom.
Si cette opération sans précédent avait réussi, cela aurait, aux dires des analystes israéliens, non seulement changé le cours de la guerre mais aussi altéré pour de nombreuses années le rapport de forces actuel entre une armée israélienne supérieure en force et des terroristes du Hamas que l'on croyait inférieurs. Si une attaque de cette ampleur avait réussi, cela aurait été le complot terroriste le plus catastrophique et le plus considérable jamais réalisé par le Hamas au cours de ses 26 années d'existence.
Le Hamas a préparé la mission dans ses différents aspects : l'une des unités d'attaque devait combattre les soldats israéliens venant à leur rencontre pour donner le temps aux autres unités d'assassiner des Israéliens et surtout, de capturer un grand nombre de civils pour les ramener ensuite à Gaza.
Un haut représentant de l'armée israélienne a confié à l'Investigative Project on Terrorism qu'il existait même un objectif suprême : le Hamas espérait que l'attaque attirerait un grand nombre de soldats israéliens dans les rues densément peuplées de Gaza que le Hamas aurait truffées de milliers de mines et d'engins explosifs artisanaux.
La Hamas a également aménagé des caches secrètes stratégiques ; il a établi des rampes de lancement de missiles et des bases militaires dans des hôpitaux et des écoles appartenant entre autres aux Nations unies ; il a creusé à l'intérieur de Gaza de nouveaux tunnels à partir desquels il pourrait, pratiquement quand bon lui semble, lancer des attaques contre les forces armées israéliennes.
Selon le Times of Israel, l'attaque « était destinée à forcer les dirigeants israéliens à riposter par un assaut terrestre massif dans la Bande où le Hamas avait passé des mois à disposer des explosifs et à creuser des tunnels qui auraient permis à ses combattants de faire payer le prix fort à la moindre incursion de l'armée israélienne. »
L'opération a été conçue par Mohammed Deif, le chef très secret des Brigades 'Izz al-Din al-Qassam, branche armée du Hamas. Sous sa direction, le Hamas a tué des centaines de civils israéliens. Pendant des années, l'armée et les services de renseignement israéliens ont tenté de l'assassiner mais ont échoué en grande partie parce qu'il avait pris l'habitude de changer régulièrement de lieu de résidence et d'apparence physique et prenait le soin de ne pas utiliser les communications électroniques pour éviter d'être repéré. Vers la fin de la guerre, Israël est finalement parvenu à localiser son domicile qu'il a frappé d'un missile. Deif a survécu, contrairement à sa famille.
L'opération montée par Deif était tout à fait prête quand, au dernier moment, le leader du Hamas Khaled Meshaal a subitement décidé de ne pas la déclencher. La raison de ce revirement réside dans la crainte de Meshaal de voir Israël riposter par une intervention militaire massive et dévastatrice.
Selon des sources du renseignement israélien, l'aile militaire de l'organisation terroriste s'est violemment opposée à la décision de Meshaal. Les tensions qui s'en sont suivies entre l'aile militaire et la direction politique du Hamas ont affecté les prises de décisions au sein de l'organisation durant toute la guerre. Deif reprochait à Meshaal et à l'aile politique de priver l'organisation d'un succès historique. Meshaal, en retour, n'a cessé de pousser les combattants du Hamas à poursuivre la guerre en dépit des appels émanant de l'aile militaire à l'acceptation d'un cessez-le-feu quelques semaines avant la fin officielle de la guerre. À cette occasion Israël a détruit une partie importante de l'arsenal et des infrastructures de l'organisation terroriste, notamment un grand nombre de tunnels destinés aux attaques.
Finalement, Deif a tout de même essayé de lancer le même genre de méga-opération par les tunnels. Le 17 juillet, 13 terroristes du Hamas lourdement armés ont fait irruption sur le sol israélien à partir d'un tunnel débouchant non loin de la petite ville méridionale de Soufa. Selon des sources militaires israéliennes, ils avaient planifié le massacre d'un maximum de civils israéliens dans différentes villes des alentours. Heureusement, des hélicoptères de l'armée israélienne ont repéré les terroristes sortant des tunnels et les ont éliminés.
Selon Arutz Sheva, cet épisode « a provoqué une onde de choc dans l'opinion publique israélienne qui n'avait jamais rien vu d'aussi glaçant ni même cru que cela pût être possible. La vidéo de l'incident est en grande partie ce qui a poussé le gouvernement à entreprendre une offensive terrestre à Gaza et lui a garanti le soutien de l'opinion publique et des médias. »
Près d'un an après la guerre, le Hamas détourne le ciment et les matériaux destinés à reconstruire les bâtiments civils au profit de la reconstruction des installations d'attaques terroristes et ce, en dépit des promesses faites par les États-Unis que cela ne se produirait pas. Selon Al-Monitor, l'entreprise de creusement des tunnels, avec l'enrôlement de plus de 1000 personnes, continue à tourner à plein régime. Le manque de ciment n'empêche pas la poursuite des travaux car le Hamas a trouvé des matériaux de remplacement. »
Au lieu de reconstruire des logements pour la population, le Hamas utilise de la machinerie lourde et de petits bulldozers pour rétablir son vaste réseau de tunnels qui pourra servir à l'avenir dans de nouvelles attaques contre Israël. Par ailleurs, le Hamas est même en passe d'obtenir de nouveaux missiles à longue portée de la part de l'Iran, le nouveau partenaire des Américains dans l'établissement d'un « cadre » pour le programme nucléaire.