Il n'y a que dans les médias américains qu'un tel titre aurait du sens.
Des terroristes islamistes armés d'AK-47 ont attaqué des centaines de personnes lors d'un concours-exposition de caricatures de Mahomet organisé à Garland, au Texas. Le titre choisi par l'Associated Press et repris par quantité de sites et de journaux dans tout le pays indiquait : « Activistes : l'absence de regret à propos d'un concours de caricatures se termine par une fusillade. »
Et à quoi aurons-nous droit bientôt ? « Pas d'excuses de la part des juifs pour avoir suscité l'Holocauste » ? ou « Pas de remords pour les enfants à bord du bus quand la bombe a explosé » ? Depuis quand est-il devenu acceptable, et qui plus est à la une des actualités, de blâmer les victimes ?
Apparemment, cela a commencé lorsque des islamistes violents et leurs sympathisants ont déclaré que tous ceux qui n'étaient pas d'accord avec eux étaient des islamophobes passibles de la peine de mort pour avoir violé la charia. Il est devenu beaucoup plus sûr et plus politiquement correct d'accepter leurs accès de fureur que de les défier.
De nombreux censeurs du quatrième pouvoir se sont déchaînés contre l'écrivain et militante pour la liberté d'expression Pamela Geller pour avoir exercé ses droits garantis par le premier Amendement de la Constitution américaine en organisant l'événement au Texas.
Le Washington Post a titré : « L'organisatrice de l'événement ne présente pas ses excuses après l'attentat manqué au Texas ».
Dans son éditorial, le New York Times indiquait que Geller « avait atteint son objectif provoquant à Garland – l'événement a subi les attaques de deux musulmans qui ont été abattus par un policier de la route avant qu'ils n'aient pu tuer quelqu'un. »
Dans son émission diffusée sur Fox News Channel, Bill O'Reilly disait : « Insulter l'ensemble du monde musulman est stupide. » Il a ajouté que Geller minait le projet de gagner le soutien des musulmans modérés dans la guerre contre les djihadistes dans des pays comme la Jordanie et l'Égypte. Les musulmans de ces pays sont déjà en train de se battre dans une lutte à mort contre l'EI et Al-Qaïda, et ne soyons pas futiles au point de penser que cela est lié au fait qu'ils nous aiment ou pas. Ils font cela pour rester en vie et préserver l'avenir de leurs enfants.
Est-ce que O'Reilly et les rédacteurs de l'AP du Washington Post et du New York Times croient toujours que c'est en apaisant les djihadistes fanatiques qu'on calmera leur haine de l'Occident et qu'on les empêchera de massacrer des personnes innocentes, hommes, femmes et enfants, d'autres confessions ?
L'expérience nous montre que cette tactique ne marche pas.
Le président Obama l'a essayée au Caire peu après son investiture en 2009. Avec les Frères Musulmans assis au premier rang, il a dit à l'assistance : « Je suis venu ici pour trouver un nouveau départ entre les États-Unis et les musulmans à travers le monde, une relation basée sur des intérêts communs, sur le respect mutuel ainsi que sur la conviction que l'Amérique et l'Islam ne sont pas des entités exclusives et n'ont pas besoin d'être en compétition. »
L'administration américaine a alors banni de la Maison Blanche l'usage de termes tels que « terrorisme islamique » dans sa politique de l'autruche face à la menace grandissante.
Résultat : les terroristes islamistes ont depuis lors transformé la Libye en État sans loi livré au chaos, l'EIIL domine toujours de larges portions de territoires en Syrie et en Irak, Al-Qaïda possède la Péninsule Arabique et des individus ainsi que des groupes à travers le monde – y compris aux États-Unis – se déclarent solidaires de l'EIIL.
C'est un splendide théâtre de l'absurde auquel on assiste quand les élites s'évertuent à prendre pour cible les droits de nos concitoyens plutôt qu'à condamner ce mouvement qui voit les meurtres de masse comme une réponse rationnelle à des caricatures irrévérencieuses.
Je sais ce que c'est que d'accepter un discours que je n'approuve pas. Quand j'étais membre du Congrès, j'ai voté contre l'interdiction de brûler le drapeau américain car, même si je trouve cet acte offensant, je me devais de protéger les droits constitutionnels des Américains.
À l'instar de beaucoup d'autres, j'ai considéré des œuvres telles que « Piss Christ » et « La Sainte Vierge Marie » faite d'excréments d'éléphant et d'images pornographiques comme tout simplement ignobles. Les artistes ont pourtant pu offrir librement au monde les résultats de leur créativité et de leur imagination sans recevoir aucune violence en retour.
Une telle liberté ne se termine pas là où les meurtres commencent.
Il y en a dans les médias qui font tout pour éviter de parler des atrocités commises par des islamistes radicaux qui ne reculeront devant rien pour imposer la charia dans le monde, quitte à décapiter des Occidentaux, à réduire des filles en esclavage ou encore à brûler vif leurs opposants.
Geller a quant à elle organisé un concours de caricatures et c'est elle qu'ils décrivent comme un monstre. Il y a là quelque chose qui ne tourne vraiment pas rond.
Pete Hoekstra est l'ancien président de la commission du renseignement de la Chambre des Représentants du Congrès américain et collabore, en tant que Shillman Senior Fellow, avec l'Investigative Project on Terrorism.