Depuis l'incendie criminel de vendredi qui a tué un jeune enfant palestinien, le Hamas appelle à la reprise des attentats suicides contre les Israéliens. Des extrémistes israéliens, venus peut-être d'une implantation illégale voisine, sont soupçonnés d'avoir pris part à l'attentat. Mardi, la police a demandé l'aide de la population dans la recherche des responsables.
Lors de l'attentat, deux maisons du village palestinien de Douma ont été incendiées et un enfant de 18 mois, Ali Dawabsha, a été tué. Les incendiaires auraient tagué en hébreu les inscriptions « Revanche » et « Longue vie au roi le messie » sur la maison.
Un haut dirigeant du Hamas, Hamad Al-Rakav, a appelé les Palestiniens de Cisjordanie à prendre leur « revanche » et à attaquer non seulement Israël mais aussi le personnel de sécurité de l'Autorité palestinienne (AP) qu'il a qualifié de « traîtres et collaborateurs ».
L'attentat de vendredi a été très largement condamné par les Israéliens de toutes tendances et a suscité une prise de conscience de la nécessité de traiter plus sérieusement le problème de l'extrémisme juif.
Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a déclaré : « Je suis choqué par ces actes horribles et haineux. Il s'agit à tous points de vue d'un attentat terroriste. Face au terrorisme, l'État d'Israël se montre ferme, quels qu'en soient les auteurs. »
Le dirigeant du parti du Foyer juif, Naftali Bennett, a quant à lui déclaré qu'il ne s'agit ni d'un « crime de haine », ni du « prix à payer » mais bien d'un assassinat... le terrorisme n'est rien d'autre que du terrorisme. »
À l'opposé, les attentats terroristes palestiniens visant les Israéliens – y compris ceux qui tuent des enfants – donnent souvent lieu à des réjouissances et des distributions de cadeaux à la population dans les rues. La glorification bien documentée des terroristes et du martyre est largement répandue et institutionnalisée dans les écoles et les médias.
À titre d'exemple, après le meurtre d'un bébé israélien de trois mois par un terroriste palestinien dans un attentat à la voiture bélier commis en octobre dernier, les dirigeants palestiniens se sont réjouis et ont demandé instamment que d'autres « intensifient les affrontements » avec Israël.
L'un des conseillers principaux du président de l'AP, Mahmoud Abbas, a qualifié le terroriste de « martyr héroïque ». Quant au Hamas, il a notamment glorifié « l'opération qui a consisté à écraser les colons... et qui a fait un mort – une femme colon – et 8 blessés. »
Alors que les autorités israéliennes poursuivent activement et arrêtent les extrémistes juifs à la suite d'attentats terroristes, l'Autorité palestinienne paie un salaire aux terroristes condamnés comme tels.
Le terrorisme – à savoir la violence à but politique visant des civils – doit être condamné et combattu sous toutes ses formes. Mais comme on peut le voir dans le conflit israélo-palestinien, il y a sur le plan moral une marge dans la manière dont chacun des deux camps traite la menace terroriste.