Une partie de l'accord sur le nucléaire iranien permet à des individus terroristes d'être libérés des sanctions occidentales. Parmi eux, l'assassin libanais bien connu, Anis Naccache.
Dans une colonne publiée lundi dans le Wall Street Journal, Hooman Bakhtiar revient sur le rôle de premier plan joué par Naccache en 1975, lors de l'opération terroriste de la prise en otage de 11 ministres du pétrole de l'OPEP à Vienne. L'attaque avait été ordonnée par le tristement célèbre Carlos le Chacal.
En tant qu'ami du dirigeant du Hezbollah Imad Mugniyeh, tué en 2008, Naccache a également facilité des opérations terroristes de l'Iran en Méditerranée.
Bakhtiar rappelle comment Naccache a tenté d'assassiner son grand-oncle, Shapour Bakhtiar, qui fut le dernier Premier ministre iranien sous l'ère du chah.
En tant que réformateur libéral, Bakhtiar avait demandé que l'ayatollah Khomeiny s'abstienne d'établir une théocratie après le renversement du chah. Par cet appel, Bakhtiar venait de signer son arrêt de mort.
Cinq assassins d'origine libanaise, iranienne et palestinienne, commandés par Naccache, se firent passer pour des journalistes chargés d'interviewer Shapour Bakhtiar dans le but de le tuer.
Mais le complot échoua après que les assassins eurent tué un agent de police et exécuté par erreur une vieille dame française dans un appartement voisin. Arrêtés après des échanges de tirs avec la police française, Naccache et trois autres assassins furent condamnés pour meurtre à la réclusion à perpétuité en 1982.
À la suite de cette condamnation et pour obtenir la libération de Naccache, l'Iran déclencha dans les années 1980, une vague d'opérations terroristes dont une série d'attentats à la bombe meurtriers à Paris, et ordonna dans le même temps au Hezbollah d'enlever 16 citoyens français au Liban. La stratégie de la République islamique fut payante puisque la France libéra Naccache envoyé aussitôt vers Téhéran en 1990.
En 1991, c'est un autre groupe d'assassins qui finit par tuer l'ancien Premier ministre iranien à Paris.
En 2008, l'Union européenne sanctionna Naccache et son entreprise, Bazargani Tejarat Tavanmand Saccal, non pas à cause du passé terroriste de l'individu mais bien en raison de son implication dans les opérations iraniennes de prolifération nucléaire.
À présent, Naccache et plusieurs autres dirigeants du Corps des gardiens de la révolution islamique vont être libérés des sanctions de l'Union européenne alors que plusieurs de ces individus sont responsables de la mort de dissidents iraniens, de soldats américains en poste en Irak et de civils dans d'autres pays.
Dans une interview accordée en 2008 à l'agence de presse iranienne Fars News Agency, Naccache n'a montré aucun regret au sujet du complot d'assassinat de Bakhtiar.
Il a ainsi déclaré : « Mon opinion n'a pas changé. J'assume tout ce que j'ai fait par le passé. Si j'avais eu alors l'expérience qui est la mienne aujourd'hui, j'aurais planifié autrement le complot d'assassinat de Bakhtiar. Nous étions pressés par le temps et nous nous sommes précipités pour le tuer, ce qui a provoqué des erreurs au cours de l'opération. »
Les détracteurs de l'accord sur le nucléaire iranien affirment que celui-ci n'apaise en rien les inquiétudes concernant les ambitions hégémoniques de l'Iran à l'échelle régionale et son implication dans le terrorisme à l'échelle planétaire. Et le fait que des leaders terroristes bien connus pour avoir été pilotés par l'Iran soient libérés d'intenses pressions financières et diplomatiques ne fait que renforcer cette inquiétude.