À Washington, l'establishment politique compliqué ne parvient pas à prendre conscience du besoin qu'à l'Occident d'élaborer une politique étrangère au Moyen-Orient en mesure de faire face à la crise actuelle des réfugiés.
Les États-Unis, en grande partie par leur négligence, permettent aux islamistes de perpétrer un génocide atroce contre des innocents, hommes, femmes et enfants.
L'option largement choisie de ne pas intervenir a provoqué l'exode de centaines de milliers de familles hors de la Syrie et poussé des centaines de milliers d'autres personnes originaires d'Irak, de Libye, du Liban et du Yémen à aller chercher la liberté en Europe et ailleurs.
Sous un vernis humanitaire malavisé, certains législateurs s'accordent à présent pour accepter davantage de demandeurs d'asile sans s'attaquer au préalable à la politique délirante qui est à l'origine du problème. S'enfoncer dans cette voie ne fera qu'aggraver la situation, comme on le verra quand l'Iran deviendra un acteur à part entière dans les affaires du monde.
Les Américains éprouvent de la compassion. Pourtant ils comprennent que la catastrophe est due en grande partie à la mission menée en 2011 en Libye par l'OTAN sous l'égide des États-Unis, une mission qui a mal tourné. En choisissant d'armer et d'entraîner l'opposition islamiste au dictateur Muammar Kadhafi, on a lâché la bride aux éléments terroristes les plus acharnés.
En se retirant de la Libye, les États-Unis et l'OTAN ont laissé, aux portes méridionales de l'Europe, la place à un État chaotique en proie à l'anarchie qui exporte des armes, des programmes d'entraînement et une idéologie dans toute l'Afrique du Nord et l'ensemble du Moyen-Orient sans oublier le soulèvement en Syrie qui a semé les germe de l'EI.
En 2012, le gouvernement américain a ignoré la ligne rouge qu'il avait lui-même imposée quand Bashar al-Assad a fait usage d'armes chimiques contre sa population. Le plan d'urgence prévoyant 500 millions de dollars pour l'entraînement et l'équipement des soi-disant « rebelles » n'a produit que 60 recrues dont personne d'ailleurs ne sait où elles sont.
La stratégie globalement inopérante utilisée contre l'EI en Syrie et en Irak a permis aux organisations islamistes d'étendre leur emprise et de chasser les minorités religieuses.
Les Américains sont frustrés de voir ceux qui, à Washington, plaident à présent pour un accueil massif en guise de solution. Les citoyens américains sont charitables et souhaitent aider leurs congénères en souffrance mais ils veulent une approche plus constructive.
Ils veulent que les responsables politiques admettent leurs erreurs, en tirent des leçons et prennent le mal à la source. Maintenir le même cap ne peut que conduire à un monde plus dangereux.
Depuis des années, la stratégie des deux grands partis américains consiste à priver les djihadistes, où qu'ils soient dans le monde, de sanctuaires où ils pourraient projeter, préparer, et s'entraîner à des attentats contre l'Occident.
Cette politique a confiné une grande partie d'entre eux dans des grottes reculées d'Afghanistan et du Pakistan, ainsi que dans des cellules isolées. En leur permettant d'étendre leur contrôle sur des territoires de plus en plus étendus, on leur a permis de chasser davantage de victimes terrorisées et de se rapprocher toujours plus de nos côtes.
L'EI tirera certainement profit du caractère disparate des législations occidentales sur l'immigration pour infiltrer quelques-unes de ses recrues sur le sol américain.
Si 2% des 10.000 candidats réfugiés sont des radicaux et si 3% soutiennent leur cause — il faut observer qu'une récente enquête de Pew a établi que 30% des musulmans ont de la sympathie pour le djihad violent — alors ce total de 5% représente 500 djihadistes qui sont en liberté à l'intérieur de nos frontières.
En outre, en quoi la légitimation du régime nihiliste iranien va-t-elle arranger les choses ? Les mollahs ont non seulement à leur actif quantité d'actes de terrorisme planétaire et d'antagonisme par rapport à l'Occident durant ces dernières décennies, mais ils soutiennent également la campagne de terreur menée par le régime du président Assad contre sa population.
Est-ce que le fait de donner immédiatement aux mollahs iraniens plus de 100 milliards de dollars sans aucune contrepartie va réellement favoriser la paix et la stabilité au Moyen-Orient ?
Des centaines de milliers de Syriens, d'Irakiens et de Libyens sont d'accord avec la majorité de la population américaine qui s'opposent à l'accord et expriment leur frustration avec leurs pieds.
Finalement ce qui devrait vraiment fâcher les Américains ce sont ces 42 sénateurs qui ont fait obstruction à l'accord avec l'Iran pour éviter lâchement d'apposer leur nom au bas de l'acte d'approbation.
Ils seront très probablement les premiers à demander que nous ouvrions nos portes aux demandeurs d'asile qui sont et seront générés par leur nouvel ami et allié.
Les gens les plus avisés en dehors des cercles du pouvoir à Washington se demandent si tout cela a finalement un sens. L'Amérique a besoin d'une politique étrangère compréhensible et pragmatique qui offre à une vraie crise de vraies solutions qui n'impliquent pas un flot incessant de refugiés en Occident.
Sinon, que le ciel nous vienne en aide car Washington ne le peut assurément pas.
Pete Hoekstra fut représentant du Michigan au Congrès américain pendant 18 ans, notamment comme président de la commission du renseignement de la Chambre des Représentants. Collaborateur, en tant que Shillman Senior Fellow, de l'Investigative Project on Terrorism, il est l'auteur de "Architects of Disaster: The Destruction of Libya" [Architectes du désastre: la destruction de la Libye].